Aventure Convoyages : plus qu'un métier, une passion
SONG SAIGON
Cata moteur Joubert-Nivelt 22m


Phuket (Thaï.)-Port Ghalib (Egypte)

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Rubicon (Transat, 2015)
Fleur Australe (Tahiti-La Rochelle, 2013)
Doyle (Seychelles-Martinique, 2012)
Kiluna (Transat, 2012)
Filosof (Transat, 2012)
Bamboo (Transat, 2011)
Oxygene (Transat, 2011)
Song Saigon (Thailande-Egypte 2010)
Errante (Vancouver-SFR, 2009)
Melina (Vancouver-Horta, 2009)

 

NB : Les emails envoyés, et les commentaires déposés par mes soins sur ce site n'engagent que moi, étant donné que ni François ni Joel ne sont derrière mon épaule pour vérifier ce que j'écris...
 
marker 13 janvier, Yacht Haven Marina, Phuket Island, Thaïlande
François, Joel et moi nous sommes retrouvés en milieu de journée à l'aéroport, après une escale de 24h à Bangkok pour les deux "français", et un vol direct depuis Vancouver (avec changement d'avion à Hong Kong) pour moi.
Pour nous trois, le contraste entre la terre de départ et cette île d'Asie a été violent! D'un temps froid et neigeux pour eux, ou froid et pluvieux pour moi, directement à 30°C et 90% d'humidité, bonjour le dépaysement climatique. Ensuite, cette impression d'être complètement autiste, incapable de comprendre quoi que ce soit ni même de "vocaliser" ce que nous lisons, l'alphabet Thaï étant une succession de spaghettis, de ronds et de points. Essayer de se faire comprendre est possible en général, mais comprendre ce qui nous est dit en anglais, cela relève de la prouesse... Les Thaï en contact avec le touriste parlent anglais, mais avec une prononciation qui ferait hurler un prof d'anglais... Pas de "ch", remplacé par le "s". Pas de "w", remplacé par le "v". Pas de "r", remplacé par le "l", et tout à l'avenant, lorsqu'il n'y a pas carrément inversion de syllabes (keat au lieu de teak par exemple)... Qu'importe, nous arrivons à nous faire comprendre par le chauffeur de taxi qui nous emmènera à la marina, à quelques 25 minutes de là, et nous arrivons à comprendre le prix demandé pour la course, tout va bien. Nous sommes tous les trois vraiment contents d'être là, roule chauffeur, amène nous vite à notre nouveau bateau!
La Calysto, systership de la Calypso du Commandant Cousteau

La magnifique "Calysto", systership de la célèbre "Calypso" du Commandant Cousteau
est basée ici et propose des croisières haut de gamme, ambiance "vieille marine", menée par son excellent skipper Philippe Cathala.

La marina est très isolée, et le village le plus proche est à 10 minutes en voiture. Nous apprenons rapidement que c'est un bastion musulman presque intégriste, et toutes les femmes que nous voyons au passage sont voilées. Le bar le plus proche est à 5 km, mis à part deux petits restaus locaux (nous en avons essayé un, qui s'est révélé être un délice pour le palais...), les journées et les soirées s'annoncent calmes, ce qui de prime abord n'est pas gênant, n'oublions pas que nous sommes là pour le boulot, encore une fois, nous ne sommes pas là en touristes, nous aurons pas mal de choses à faire avant le départ... Enfin, c'est ce que nous nous disons au début.
Après 6 jours, cette vie de moine bouddhiste reclus commence à peser un peu. Décision est donc prise de prendre un jour "off" pour aller à Patong, voir un peu la ville et faire un saut au Carrefour du coin. Eh oui, il y a un Carrefour, "comme à la maison". Avec du saucisson et du camembert! (aussi chers qu'à Vancouver).

marker 16 janvier, Patong, Phuket Island, Thaïlande
A lire ici

marker 20 au 26 janvier, Similan Islands
A lire ici

marker Ca y est, vous avez reçu le premier email.
Jusqu'à aujourd'hui, peu d'entre vous étaient au courant de cette balade qui s'annonce...
Bonjour à tous!
Et comme on dit ici : Sawasdee kap!

Je profite de l'occasion pour vous souhaiter à toutes et tous une excellente année 2010, riche en voyages, physiques ou intérieurs, en découvertes et en rencontres enrichissantes à tous points de vue. Et que cette nouvelle décennie nous donne à tous l'énergie, la conviction et la force nécessaires pour sauver notre planète et ses habitants aujourd'hui bien mal en point.

Alors, où suis-je? Comment, pourquoi et avec qui? Indices : Il fait 35°C à l'ombre dans la journée, le monde parle une langue absolument incompréhensible, à l'alphabet illisible ressemblant à un méli-mélo de spaghettis et petits pois...

Vous commencez à deviner?
La réponse à cette énigme se trouve sur http://www.aventureconvoyages.com/
Ce nouveau site est en cours de mise à jour, et comme l'an dernier, j'aurai le grand plaisir de vous inonder de petits messages au quotidien pour partager avec vous cette nouvelle aventure, et pas des moindres...

Désolé si je fais baver d'envie ceux qui se gèlent au Nord et rèvent de ce grand soleil qui nous cuit à petit feu (quoique j'aie entendu qu'il pleut à verse là où il devrait neiger ou faire -20°, et que les prochains JO d'hiver risquent de se passer sur l'herbe plus que sur la neige...)

Pour nous contacter : info@aventurevoyages.com.
Morgane, qui s'occupera du "secrétariat" me retransmettra les messages urgents, en les élaguant de toute pièce jointe et signatures qu'Outlook, Yahoo, Hotmail et consorts mettent automatiquement au bas des messages à l'envoi. Je récupérerai les messages non urgents moi même à chaque escale, soit tous les 8 à 10 jours environ.

À bientôt pour la suite,
Alain, François et Joel.

 
marker 12 février. 04°10.85 N - 073°29.83 E, arrivée à Malé, Maldives

Nous voici arrivés à Malé, aux Maldives, à 6h du matin après 8 jours et demi de mer.
Certains ont dû se demander ce qu'il nous arrivait, ne recevant pas de nouvelles comme je l'avais annoncé dans mon précédent message.
En fait, mon téléphone Iridium qui me permet de recevoir et envoyer des emails a rendu l'âme dès notre départ! J'ai pu utiliser l'ordinateur du bord et sa connexion internet pour traiter les messages urgents, mais vous m'excuserez de ne pas vous avoir informés de nos errances en cours de route, car la connexion du bord coûte quelques 8US$ la minute... Avec un peu de chance, je trouverai ici le petit bout de "hardware" dont j'ai besoin pour reprendre une communication plus régulière avec vous.
Nous avons quitté Phuket le 4 en début d'après midi, par un temps superbe.
Laissant le détroit de Malaca dans notre Sud, nous avons mis cap à l'Ouest (très exactement au 260...) pour traverser la mer d'Andaman en direction des îles Nikobar que nous avons laissées sur babord en empruntant le Sombrero Passage.
Ne sont-ce pas là des noms qui ont titillé notre imagination d'enfant : Malaca, Andaman, Nikobar, Ceylan, Océan Indien... Avec des histoires de clippers, de pirates, de navires chargés de richesses...
A suivi ensuite la traversée du sud du Golfe du Bengale, en visant le Sri Lanka que nous avons passé de nuit à 50 miles nautiques. Nous n'avons bien sur rien vu de cette île sur laquelle nous aurions beaucoup aimé faire escale au lieu de continuer sur les Maldives... D'une part l'île est intéressante, et surtout une escale à Gallé au lieu des Maldives nous aurait permis de gagner 1000 miles nautiques. Pas négligeable. Malheureusement, l'assurance a placé cette île et ce pays en zone interdite, du fait des troubles qui s'y passent. Dommage. Nous avons donc continué sur Malé à regrets, mais en nous consolant avec l'idée de trouver une eau bleu lagon et du corail multicolore.

Le bateau se révèle très agréable à vivre, et il s'en dégage une bonne impression de solidité et un caractère bien marin. Par contre, nous sommes plus habitués aux mouvements réguliers du monocoque, et par mer formée, le catamaran lancé à bonne vitesse est un peu comme un cheval sauvage qui rue, se cabre, caracole, se plante sur ses quatre fers, avant de repartir d'un bond en avant... Quelques désarçonages en règle, la palme revenant à François qui s'est offert un méga vol plané dans la descente du flybridge. Plus de peur que de mal, mais cela aurait pû avoir de sacrées conséquences.

La traversée s'est bien passée, comme prévu, malgré quelques moments "pimentés" qui sont, quoi qu'on en dise, le quotidien des marins. Et qui ont au moins le bon goût de casser la monotonie terrible qui sévit sur un bateau à moteur.

Au programme : alarmes d'incendie déclenchée par un court circuit franc sur un transformateur 380-24V. Quand vous mettez un gros appareil comme ça sous un capot qui se révèle pas étanche, la sanction est immédiate : ruissellement abondant sur un disjoncteur, qui avec l'eau se met à la masse sur le bâti du transformateur, et bien sur, ça donne de belles flamèches, bien de la fumée, et l'alarme se dit "Goddamit, saperlipopette, vite, à toi de jouer", et vas y que je te sors un cri strident modulé doublé des trompettes de Jericho et d'un coeur d'hystériques hurlant leur terreur. A la fin d'une nuit de mer agitée, de grains et de cargos en tous genres qui vous ont tenu en alerte et alors que vous commencez à somnoler en vous disant "ok, maintenant c'est plus calme, je dors", le choc est violent...
S'en est suivie l'inévitable panne d'électricité dans la coque fournie par ce transfo, et qui comme par hasard est celle qui abrite la pompe a eau, la cuisine, les WC etc... Localiser la source de la panne a été facile, notre copine l'alarme, bien éduquée, nous disant "vous avez un problème majeur à tel endroit, si j'étais vous j'irais jeter un coup d'oeil et vite...". Mais une chose est de localiser la panne, une autre est de la réparer. A la maison, pas de problème, un coup de voiture pour aller chez le Mr Bricolage du coin, on achète un nouveau disjoncteur, et le tour est joué. Ici, il faut chercher, parmi les nombreuses cachettes riches en pièces détachées, la bonne boite, qui contiendra -on l'espère avec un rien d'anxiété teintée d'optimisme rassurant- le bon breaker, exactement le même, bon voltage, bon ampérage, et bonne taille pour qu'il entre sans problème dans le logement prévu pour l'accueillir.
Nous trouvons rapidement la boite à breakers. Déjà une bonne chose.
Sauf que... ce n'est pas le même modèle. Pas grave, on va faire avec, tant que le voltage et l'ampérage sont bons, le reste n'est qu'une question de débrouille. Le fautif a été remplacé, on pourrait croire que la vie va reprendre son cours normal de long fleuve tranquille.
Sauf que... le bougre, dans la colère suscitée par l'anticipation d'une mort imminente, n'a pas hésité à entrainer dans sa chute toute une rafale d'autres breakers et fusibles aussi divers que variés et pas nécessairement rangés dans le tableau électrique dans lequel on s'attendrait à les trouver.
Toujours est il qu'après quelques heures à nous arracher les cheveux (François et moi sommes assez bien lotis de ce côté, mais faudrait pas que ça devienne une habitude pour Joel qui en est moins pourvu que nous :-), tout est rentré dans l'ordre, que la croisière continue de s'amuser!

Sous la pluie, parfois battante, sous un ciel bas et sombre, et poussés par une mer formée du 3/4 arrière, vent bien établi. Que du bonheur si nous avions été sur un voilier... Conditions idéales à part la pluie, 20 nds de vent, on s'imaginait au portant, déboulant à 12 noeuds sous spi et musique à fond... Nous avancions à 9 nds avec le ronronnement régulier des deux moteurs, et le vrombissement lancinant des ventilateurs de cale.

Un bateau à moteur, c'est BRUYANT!

Ensuite... Pendant la traversée de l'Atlantique sur Melina, nous avons pris une grooooose aussière de cargo dans l'hélice. C'est assez rare au milieu de l'Atlantique. Il faut croire que ce n'est pas si rare, sur aucun océan, nulle part. Parce que "rebelotte" : un bout dans l'hélice tribord... Joel et moi n'avons pas mis longtemps à plonger et dégager l'hélice, on ne va pas se laisser em... par un bout de polypropylène pourri!

Au départ de Phuket, nous avions quelques milliers de litres de diesel. Parfaitement propre, pris à la station service, aucun soucis à se faire, dixit le propriétaire.
Sauf que... une fois que nous avons commencé à nous faire brasser au large, une quantité assez incroyable de boues et particules en suspension s'est mise à passer dans les tuyauteries, direction les deux filtres primaires qui sont sensés empêcher ces impuretés d'obstruer l'alimentation des moteurs. Et ces filtres marchent très bien, 2 microns, ça laisse pas passer grand chose. Mais lorsqu'ils sont encrassés, ils ne laissent pas passer non plus le fuel, et le ou les moteurs calent, le générateur s'arrête, et hop, on est sur un bateau franchement handicapé. Le seul remède a été de changer les filtres, de plus en plus fréquement au fur et à mesure que nous les cuves se vidaient, distribuant aux machines un fuel de plus en plus pollué. Nous connaissions les quarts de vielle aux cargos, la veille aux grains, la veille des instruments éléctriques (charge et distribution), mais la veille aux filtres à fuel, celle là on ne me l'avait jamais faite!

Joel s'est occupé de nettoyer les décanteurs et changer les filtres pendant les 3 derniers jours, à raison de 2 toutes les 6-8 heures. Imaginez vous descendre pendant une demi heure dans une salle des machines à 50°, avec un casque anti-bruit (très efficace), sur un bateau qui roule, et une odeur de fuel chaud à vous suffoquer. Comme Joel a rapidement montré que sa technique était parfaitement au point, et qu'il était "sur le coup", nous n'avons pas osé lui retirer cette occupation! Au sortir de chaque opération, un tee shirt à essorer tellement il dégoulinait de transpiration...
Notre priorité maintenant sera de trouver le moyen de vidanger ces cuves, les nettoyer, et repartir avec un plein de fuel propre que nous prendrons le soin de filtrer nous mêmes! Because c'est clair, si ça continue, Joel sautera du train en marche!
Pour l'instant, nous sommes au mouillage, qui somnolant, qui lisant, qui cuisinant... C'est jour de relache, les autorités devant nous donner la "libre pratique" (douanes, immigration, santé etc.) ne passant pas à bord avant 16:00 car le vendredi est férié dans ce pays Musulman.
Demain sera un autre jour de boulot, que nous consacrerons au nettoyage du bateau, au rinçage et sêchage de tout le matériel se trouvant dans le local technique qui a pris l'eau et a été à l'origine de la panne éléctrique, et surtout à régler cette question de fuel polué.
Nous ferons un peu de tourisme sur cette île assez spéciale une fois que ce sera fait. Si nous avons le temps, car les autorités ici n'aiment pas les plaisanciers, et facturent des sommes exorbitantes en "crusing permit" au delà de 7 jours...

Les autorités sont passées à bord à 18h30, ce qui n'a pas manqué de nous surprendre, habitués que nous sommes aux horaires des fonctionnaires des autres pays, qui travaillent généralement de 9h à 14h... Les formalités se sont bien passées, les passeports visés, nous sommes enfin libres de descendre à terre.
Enfin c'est ce que nous pensons pendant que les formulaires se remplissent en plusieurs exemplaires, car les officiels partent avec nos passeports, pour les tamponer. Consignés à bord jusqu'à ce que nous les récupérions demain matin. Ce n'est que partie remise. Enfin, c'est ce que nous pensions hier soir une fois les gabelous débarqués.

marker13 février, Malé, suite...
 
Nous devions récupérer les passeports à 9h, et ce n'est qu'après que nous ayions appelé l'agent (qui nous avait dit "I call you earrly morrrning, I will have the passporrrts stamped") que nous les avons récupérés, vers 11h. Impossible de descendre à terre sans passeport, notre seul accès étant par le port de commerce, gardé.

En attendant, nous avons pris contact avec le spécialiste Caterpilar, car nous avons remarqué ces derniers jours que l'on pouvait nous suivre "à la trace", à cause d'un filet de fuel que les deux moteurs crachent en même temps que l'eau de mer qui les refroidit. Cela n'est bien sur pas normal, et nous tenons non seulement à préserver la planète autant que faire se peut, mais aussi à préserver les moteurs!
Donc contact, et rendez vous à 9h. Les deux mécaniciens annoncés arriveront à 11 heures... Jusqu'à 15h30, ils ont bidouillé leur ordinateur connecté au moteur, vérifié ceci, cela, enlevé le cache culbuteurs, pris des échantillons d'huile, de fuel, d'eau à la sortie de l'échapement...
Le verdict est tombé en fin d'après midi. Je vous passe la suite de détails que je pourrais vous donner, mais en bref nous en avons au bas mot pour une bonne semaine d'immobilisation! Ils ont quitté le bord pour aller déjeuner à 16 heures, devant revenir à 17h pour passer au deuxième moteur.
Sauf que... un grain violent au début, mais surtout incroyablement persistant, s'est installé au dessus de nous. Visibilité réduite, et une pluie battante. Coup de fil des mécanos, "avec ce temps, ça nous est difficile de venir à votre bord". Tssss... On a des cirés pour la route, et une fois dans la salle des machines, mon gars, c'est de transpiration que tu vas être mouillé, pas à cause de la pluie...
Toujours est il que rendez-vous est pris pour demain matin 8h30.

Nous sommes à bord, dans ce mouillage rouleur et agité, sans pouvoir descendre à terre, depuis 36 heures. Ca commence à peser... Techniquement, on pourrait descendre, mais la nuit, sous une pluie battante, ça manque d'intérêt. Surtout quand on sait que le pays est franchement musulman (en allant chercher les passeports d'abord, puis les mécanos ensuite, je n'ai vu que 4 femmes,
couvertes des pieds à la tête, dont une en tchador "intégral"), et qu'il n'y a aucun bar. Comme les magasins sont fermés -et de toute façon nous ne savons pas où ils sont..., peu d'intérêt à aller déambuler dans ces conditions.

Aujourd'hui aura donc été une journée de mécanique, entretien divers (le dessalinisateur refusait de marcher, le moteur de l'annexe calait sans arrêt, une pompe refusait de pomper ce que nous lui demandions de pomper, rien que de très normal, simple et facile à réparer, mais tout de même...)
Je comptais descendre à terre publier ces pages et images, ma foi, désolé pour vous, c'est remis à demain... "Inch'Allah".
Et je ne peux même pas vous envoyer de nouvelles par email, la connexion du bord ne fonctionne plus... Va savoir pourquoi...

 
marker 25 février, Malé, "continued..."
Notre escale aux Maldives se prolonge, déjà 13 jours que nous sommes immobilisés ici sans pouvoir vraiment profiter des merveilles qu'offre certainement cet archipel. Les moteurs n'étant toujours pas réparés, nous ne pouvons nous déplacer avec le bateau. Et de toute façon, nous n'avons pas le "cruising permit" nécessaire pour errer de lagon en lagon. Nous en sommes quittes pour quelques baignades sur la barrière derrière laquelle le bateau est ancré, et pour de nombreuses incursions "à la capitale" pour y chercher tel technicien,
telle pièce, ou pour y faire quelques courses de frais.
Détails, impressions et images sur la page "escales"...
 
marker 27 février, Malé, bientôt le départ!
Ca y est! Nous avons enfin reçu les pièces tant attendues. Elles sont maintenant remontées sur les deux moteurs, et il ne nous reste plus qu'à remonter l'aternateur 380V que nous avons dû mettre en pièces détachées pour en changer quelques éléments. C'est l'affaire de quelques heures.
Le plein de fuel est fait, dans des réservoirs bien propres...
Restent deux ou trois bricoles à terminer avant de ranger les caisses à outiles, faire les courses, la clearance, et nous pourrons continuer notre route. Pas avant le 2 ou 3 mars je pense, car lundi est jour férié ici et donc tout sera fermé. Mais ça approche!
 
marker 03 mars, le départ n'est pas pour demain...
Encore un contretemps... Nous pensions être en mesure de reprendre la route hier, mais les gremlins de la mécanique ont encore frappé. Lors des vérifications d'usage avant tout départ, nous avons constaté deux autres soucis sur les deux générateurs... L'un a une micro fissure sur le coude d'échappement, là où l'eau de mer qui a refroidit le moteur se mêle aux gaz d'échappement. Cette petite fissure donne une fuite juste à la verticale de la génératrice. Si cela prend de l'ampleur, c'est le court-jus assuré, et plus de générateur babord.Il a donc fallu démonter ce coude et le porter à souder. Nous l'aurons demain, "Inch Allah..."
L'autre montre également une fuite sur la pompe de refroidissement. Pour l'instant ce n'est pas trop gênant, mais il nous faut tout de même la faire réparer. Malheureusement il n'y a pas le bon joint à Malé, donc nous l'avons commandé pour qu'il soit livré à Salalah.
Bref, nous ne sommes pas encore partis...
 
marker 06 mars, le départ est pour demain... Inch'Allah
Nous sortons du bureau de l'agent qui s'occupe de la clearance de départ. Comme aujours'hui samedi 6 est jour férié pour l'administration, nous n'aurons les documents de sortie que demain matin. Nous reprendrons alors "le cours normal du convoyage", direction Salalah.
Le téléphone satellitaire est maintenant réparé, et je pourrai communiquer régulièrement depuis le bord. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes :-)
 
marker 11 mars, en route vers Salalah (Oman)
Quelques nouvelles brèves de Song Saigon qui a enfin repris la route!
Nous avons quitté Malé dimanche 7 mars après trois semaines d'escale forcée. Il y a pire comme endroit pour une escale forcée. Nous avons commencé par remonter tout l'atoll de Malé pour avancer sur une mer plate. En zigzaguant entre patates de corail, hauts fonds et petits ilets, nous avons profité enfin des magnifiques variations sur bleus qu'offre cet archipel. Plus nous montions vers le nord (passant de l'atoll de Malé au suivant) plus les îles étaient isolées et désertes. Finis les "resorts" de luxe avec leurs maisons sur pilotis. De petites baraques, en bois et palme, des barques de pêcheurs, des couleurs bien sur magnifiques. Dommage que nous n'ayons pas pu faire de tourisme, il faudra revenir "en vacances, en voilier".
Au passage, un magnifique tazard (King Fish) d'un mètre vingt a été pêché. Il a rapidement fini en filets, dont une partie a été mise à mariner dans une sauce maison "tipo créole" (gingembre, beaucoup de citron, soy sauce, un peu de moutarde, du piment, et une demi cuillère de sucre brun...). Le reste direction congélateur.
Depuis que nous sommes sortis des Maldives, nous avançons bon train vers le nord, au lieu de faire ligne droite sur Salalah (Oman). C'est une exigence de l'assurance. Ils ont décrété qu'une zone s'étendant à quelques 600 miles à l'Est du Golfe d'Aden est "war zone", donc interdite sauf paiement d'une forte surprime. Cela nous rallonge la route de quelques 300 miles, mais qu'importe. Il fait beau, la mer est maintenant belle après les deux premiers jours d'une mer hachée et courte qui nous envoyait des embruns jusque sur le flybridge. Le ciel la nuit est absolument magnifique, sans un nuage, et la lune décroissante ne sortant de l'horizon que vers les 4h du matin nous permet d'admirer toute une flopée de constellations que nous voyons rarement.

Le bateau coopère autant qu'il le peut et mises à part les activités quotidiennes et normales (changer les filtres fuel, faire tourner le dessalinisateur, changer un joint ici, un filtre à eau douce là, faire la navigation, la cuisine, etc.) rien ne vient briser la monotonie d'une navigation sur un bateau à moteur... Je préfère autant ça, bien sur, aux imprévus de la première étapes qui nous donnaient régulièrement des décharges d'adrénaline massives.
Hier une petite daurade coryphène (toute petite, peuchère, ça faisait peine...) a mordu à l'hameçon. Aujourd'hui, un important banc de dauphins en chasse nous a alertés sur la présence de thons et nous nous sommes détournés quelques minutes pour observer le spectacle hallucinant de cette eau bouillonnante et de tous ces poissons et mammifères sautant dans tous les sens, avec au dessus les oiseaux cherchant à récupérer quelques miettes du festin. Au passage, c'est un thon jaune de 15 kilos qui a mordu à notre ligne. Le congélateur est maintenant plein de poisson, je ne pense pas que nous pêcherons encore avant Salalah! (clin d’oeil à Philippe de "Calysto" : ton leurre n'a duré que quelques heures... Devait être bon. Bouffé par un monstre?)

Nous contournerons la pointe Est de cette "zone interdite" dans la nuit et ferons alors route directe sur Salalah que nous devrions atteindre dans la nuit de dimanche à lundi, ou lundi matin. Ou un peu plus tôt si le vent tourne et fait se lever un peu de houle d'Est qui nous ferait gagner un petit noeud de vitesse. Nous avons croisé quelques cargos et pétroliers et j'ai pu m'entretenir avec un cargo italien qui se rapprochait dangereusement de nous. Ils arrivaient du Golfe d'Aden et n'ont pas manqué de nous mettre en garde contre tous les "pescherecci che non si sa si sono pescatori per bene o pirati", toutes ces petites embarcations dont on ne sait si elles sont de pêche... ou pirates. Nous verrons bien.
Pour mettre toutes les chances de notre côté, nous tâcherons d'accrocher un convoi de cargos avançant à 10 ou 11 noeuds max. pour profiter de la surveillance que les forces navales en présence assurent à ces bateaux de commerce.

Mais nous n'en sommes pas encore là, pour l'instant, cap au 320°, roulez jeunesse!

A bientôt,
Alain, François, Joel et Moris
Position actuelle à 18h20 locales (GMT - 5) 14°15.00N et 067°20.66 pour les adeptes de Google Earth
 
 
 
 

 

 


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